Nous y sommes, c’est l’édition d’après.
Strasbourg a ouvert cette année la 450e édition de son marché de Noël. Et pourtant, il y aura les 449 premières éditions et celle qui suit. Celle qui suit l’impensable, celle qui suit une édition 2018 endeuillée. A cette 450e édition revient la responsabilité de faire perdurer la tradition sans la dénaturer, de faire vivre la fête sans artifices malvenus, de laisser faire la féerie sans l’alourdir.
Est-ce vraiment dénaturer l’événement que d’en (sur)sécuriser son périmètre ? Si la question de l’efficacité des contrôles de sécurité est un sujet de discussion propice à débat, leur présence est entrée dans le paysage et l’on finirait même par s’étonner de leur absence. De quelle manière alors sécuriser un événement réunissant deux millions de visiteurs pendant un mois ? En 2018, les moyens étaient là. Sur le budget total de près de 3 millions d’euros consacré au marché de Noël, un million d’euros ont été alloués à sa sécurisation, contre 300 000 euros pour les éditions qui se sont déroulées avant les attentats de Paris en 2015. Alors que l’événement génère plus de 200 millions d’euros de retombées économiques pour la région, difficile d’en repenser les contours sans perturber le quotidien des riverains ni compromettre la venue des touristes.
Des touristes que l’on cherche aussi à séduire au-delà des frontières régionales. N’oublions pas que le marché de Noël devient un produit d’exportation qui se frotte cette année à un géant. La Ville de New York accueille pendant trois semaines un marché de Noël très alsacien. En plein cœur de Broadway, Strasbourg, Colmar et Mulhouse jouent gros. Avec la trentaine de chalets exposant gastronomie et traditions locales, le marché de Noël d’Alsace à New York met en jeu son ticket d’entrée pour renouveler l’expérience en 2020 et pour attirer une clientèle de touristes américains en terres alsaciennes.
Alors, à quand une version bannière étoilée du Xmas Market des pays invités place Gutenberg ?
Lucie Dupin
Responsable de l’édition Alsace du Journal des entreprises
