Cette pandémie et le confinement qu’elle a engendré laisseront des traces dans notre vie. Dans certains domaines je m’en réjouis.
Comme beaucoup de Français, je suis restée chez moi depuis le 16 mars, lendemain du premier tour des élections municipales. En télétravail ou en « disponibilité ». J’ai la chance de travailler pour une entreprise qui a réagi très vite dans un contexte qui dépassait l’imaginable. Dès la première semaine, un maximum de salariés a été mis à l’abri. Sur le terrain ou derrière un clavier, tous nous avons continué notre mission : informer.
Au fil du temps, j’ai redécouvert une chose précieuse : le temps. Celui qui permet d’observer, de prendre du recul. La journaliste que je suis ne reste jamais très éloignée de ses centres d’intérêt. Et notamment la politique et ceux qui l’incarnent. Mais de chez moi, ils ont pris une autre dimension. Ou pas. Et c’est cela qui se révèle si délectable : moins de précipitation et d’analyse à la va-vite mais le temps de comprendre, de débusquer l’imposture comme d’apprécier l’engagement.
Et finalement à travers le prisme de la crise sanitaire, j’en apprends beaucoup plus sur nombre d’hommes et de femmes politiques qu’après des années de contacts téléphoniques, d’interviews et même d’échanges en off. Et je suis rassurée, souvent. Ces élus retrouvent leur envie de se battre pour les autres. La crise est telle dans notre région que le danger est partout. La santé physique et financière de leurs concitoyens est en jeu alors ils se donnent les moyens de faire bouger les lignes ! Certains.
D’autres malheureusement n’oublient pas que leur monde est encore et toujours celui des coups bas. La ligne d’arrivée des municipales n’est pas franchie, absence de second tour oblige, alors il faut exister même sans avoir rien à dire. Cela est si flagrant depuis mon salon. Les intentions si évidentes.
En éternelle optimiste, je préfère voir et entendre ceux qui ont retrouvé la « gnaque ». J’espère que ces politiques qui ont su remettre l’intérêt général au centre de leur vie s’en souviendront après la crise. J’espère aussi que ceux qui brandissent régulièrement le « tous pourris » auront su voir ces engagements. Comme nous tous, électeurs et citoyens.
Pour tout cela je dis merci au confinement.
CAROLINE KELLNER
JOURNALISTE FRANCE 3 ALSACE
caroline.kellner@francetv.fr
@YvesTrotzier / FRANCETV