Perpétuer la mémoire des victimes des répressions staliniennes en URSS et défendre les droits de l’homme dans les régimes autoritaires avec Mémorial-France.

Avec Alain Blum, chercheur et Emilia Koustova, maître de conférence, membres fondateurs de Mémorial-France
Animé par Françoise Schöller, journaliste

COMMUNIQUÉ DE PRESSE Mémorial-France

Paris, le 18 mai 2020

Universitaires et chercheurs français, militants des droits de l’homme français et russes viennent de créer une association, Mémorial-France destinée à soutenir l’activité de Memorial-International (Russie).

Malgré le contexte des plus difficiles, en ces temps de pandémie, une nouvelle association Mémorial-France a été créée à Paris, le 7 mai. Plusieurs chercheurs, universitaires et militants des droits de l’homme travaillant sur la Russie ont uni leurs efforts pour fonder une filiale en France de l’organisation non gouvernementale russe Memorial-International, créée en Russie en 1991 pour perpétuer la mémoire historique des victimes des répressions staliniennes en URSS et la transmettre aux générations futures, pour défendre les droits de l’homme dans les régimes autoritaires.

« – Nous avons décidé de renforcer et soutenir Memorial-International en Russie à un moment vraiment difficile pour eux en raison des répressions et intimidations dont ils font l’objet de la part des autorités russes », – dit en commentant la naissance de Mémorial-France Nicolas Werth, historien réputé de l’Union soviétique, Président de cette association.

« – Nous considérons également, poursuit-il, qu’ici, en France il faut soutenir la mémoire des violations des droits de l’homme dans le passé et la défense des droits aujourd’hui dans les États de l’ex-URSS et de l’ancien « bloc de l’Est » ainsi qu’enrichir la réflexion publique sur les questions de la violence émanant des institutions dans les régimes autoritaires et illibéraux. Le contexte actuel de crise mondiale ne doit pas faire abandonner, tout au contraire, ce souci. »

Mémorial-France compte, une fois que nous serons sortis des mesures de limitation des activités collectives publiques et de la crise sanitaire internationale, organiser des conférences, expositions, séminaires ainsi que des campagnes de soutien. Pour élargir son activité Mémorial France invite chacun à adhérer à l’association et à y collaborer activement.

Malgré la pandémie et les mesures de confinement, la pression sur l’ONG russe Mémorial ne faiblit pas, ni les attaques portant sur la mémoire historique en Russie et ceux qui s’y dédient. Ce 7 mai, la Cour suprême de Carélie a rejeté la demande de suspendre la détention provisoire de Iouri Dmitriev et de lui substituer une assignation à résidence. L’arrestation fin 2016 de cet historien, représentant de « Mémorial » en Carélie, qui menait depuis trente ans un travail méticuleux dans les archives russes et sur les terrain des charniers de Sandarmokh, témoigne de l’oppression dont font l’objet les activistes de cette organisation. Le maintien en détention de cet homme âgé et affaibli dans une prison surpeuplée le met en danger. Nous appelons à signer la pétition pour continuer à faire pression sur les autorités russes.

La mémoire historique de la Russie est aussi en butte à de nombreuses et criantes manipulations : démontages de plaques en mémoire des victimes du stalinisme (et notamment des prisonniers polonais assassinés) dans la région de Tver, accusation de « génocide » à l’encontre de l’armée Finlandaise vis-à-vis des Russes durant la guerre de Finlande en 1939, ponctuent l’actualité dans le contexte du 75e anniversaire de la victoire sur le nazisme.
Alors que les frontières de la Russie sont actuellement fermées, il est essentiel de poursuivre et renforcer tous les signes d’une coopération internationale indispensable à la survie d’un espace public libre de discussion en Russie.
Pour toute information supplémentaire, contactez Mémorial – France presse@memorial-france.org ou info@memorial-france.org

Parmi les membres fondateurs, figurent les universitaires et chercheurs ainsi que des militants russes des droits de l’homme : Nicolas Werth, Luba Jurgenson, Alain Blum et Catherine Gousseff (constituant le bureau), Aglae Achechova, Juliette Cadiot, Masha Cerovic, Masha Chitchenkova, Laurent Coumel, Sacha Koulaeva, Françoise Daucé, François Deweer, Marc Elie, Emilia Koustova, Elisabeth Kozlowski, Nadezda Kutepova, Anne Le Huérou, Céline Marangé, Ilya Nuzov, Ioulia Shukan, Elena Zhemkova.