Scrutin de proximité et de prime importance pour les Français, les élections municipales sont-elles en passe de perdre de leur saveur ? Ou les enjeux tactiques ont-ils fini par prendre le pas sur les débats d’idées ?
Toujours est-il qu’à un peu plus d’un mois du premier tour des élections municipales, jamais la campagne n’avait connu un démarrage aussi tardif, pour ne pas dire poussif.
Il faut dire que depuis les élections présidentielles de 2017, le paysage politique hexagonal a profondément muté, l’éclatement des partis traditionnels ayant clairement rebattu les cartes d’un jeu dans lequel le traditionnel bipartisme créé par la Ve République a tout bonnement volé en éclats.
Résultat : de nombreuses listes sans étiquette et des candidats qui avancent sans revendiquer le moindre soutien officiel de leur parti. Un véritable casse-tête également pour les journalistes locaux chargés d’expliquer et de décrypter une campagne qui passionne toujours pour leurs lecteurs.
Si l’on ajoute à cela la démobilisation de nombreux maires de petites communes, sur fond de difficultés conjuguées – entre baisse des dotations et exigences normatives et citoyennes toujours plus importantes – les municipales 2020 s’annoncent prometteuses en enseignements.
En espérant que, malgré une abstention en hausse lors des scrutins de 2008 (35,5%) et de 2014 (36,45%), les électeurs continuent de se déplacer massivement aux urnes pour choisir leurs maires. Car les élus municipaux, référents de proximité et exemples d’engagement par excellence méritent mieux que cela.
Benjamin Busson
Président du Club de la presse de Reims