Pour un optimisme combatif dans la presse
Le Spiil a organisé la 15ᵉ édition de sa Journée de la presse indépendante le 20/06.
Pascal Guénée et Alice Antheaume sont intervenus sur le thème “Former les jeunes journalistes pour faire face aux défis de l’information”. En bref :
L’intégration de l’IA dans le journalisme représente à la fois une opportunité et un défi majeur pour les écoles de journalisme. Les écoles doivent enseigner aux étudiants comment utiliser les outils d’IA générative comme une aide à la production et à l’investigation. Cela inclut le « prompt engineering » l’art de formuler des requêtes efficaces. Et la capacité à évaluer la qualité et la fiabilité du contenu généré par l’IA, à comprendre ces limites et biais.
Les formations doivent veiller à créer des journalistes capables de conjuguer leur expertise humaine (esprit critique, éthique, curiosité, créativité, capacité d’enquête) avec la puissance des outils d’IA pour optimiser leur travail et se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. “L’intelligence situationnelle, les vérifications sur le terrain, la posture éthique restent incopiables et, au coeur du métier”.
L’IA impacte le journalisme sous toutes ses formes (écrit, audiovisuel, numérique). Les programmes doivent donc intégrer des modules spécifiques dans tous ces domaines.
Les écoles doivent
– insister sur l’importance de la transparence concernant l’utilisation de l’IA dans la production des contenus.
– travailler en collaboration avec les rédactions et les médias pour comprendre leurs besoins et adapter leurs formations. Alice Antheaume précise que les étudiants témoignent du gap entre les pratiques de l’IA affichées par les rédactions et “les pratiques clandestines” des journalistes.
– être à l’avant-garde et adapter leurs programmes en travaillant avec les chercheurs et praticiens de l’IA.
Aujourd’hui, les écoles veulent aussi former les étudiants pour leur permettre de s’organiser et de durer dans le métier. Leur donner les capacités de rebondir, et “entrainer des cerveaux bien construits”.
Cette génération d’étudiants en journalisme est très engagée pour les changements de la société. Ils aspirent à plus de liberté, plus de légitimité et veulent plus de possibilités. “C’est une génération qui remet les choses en question”.
Les jeunes diplômés revendiquent leur statut de slasheur pour diversifier leurs compétences et sources de revenus.
Malgré la baisse d’attractivité du journalisme, les écoles soulignent un même engagement des étudiants. (La France a le plus bas taux de confiance, sondage Reuters Institute for the Study of Journalism 2025)
En misant toujours plus sur les fondamentaux du métier, les écoles de journalisme veulent former des professionnels agiles, éthiques et compétents, capables d’exploiter pleinement le potentiel de l’IA tout en préservant les valeurs du métier.
Anka Wessang