Strasbourg a accueilli le 103e congrès national du Syndicat national des journalistes (SNJ) du 20 au 22 octobre 2021. Plus d’une centaine de consœurs et de confrères ont séjourné dans la capitale alsacienne où ils ont déjeuné et diné local à coup de tartes flambées, de choucroutes et de bières pour un accueil alsacien. Pour leurs travaux, les congressistes ont été accueillis dans le magnifique hémicycle de la Région Grand Est. Ces trois jours leurs ont permis de renouveler les instances nationales. Le Premier Secrétaire général du SNJ, Emmanuel Poupard, entame ainsi son second mandat de deux ans.

Comme à chaque congrès, les débats ne se sont cependant pas limités à la politique interne. La liberté de la presse a été au centre des discussions. Le SNJ a organisé un réseau de soutien pour les collègues afghans qui cherchent à fuir leur pays depuis l’invasion de Kaboul par les talibans cet été. Le syndicat a reçu plus de 1 000 appels à l’aide de confrères menacés. Un couple de journaliste afghans était d’ailleurs présent pour témoigner de la situation.

Dans sa résolution finale, le SNJ a, par ailleurs, rappelé que la liberté de la presse se défend également sur le sol français. Dans un contexte de « zemmourization » de la campagne présidentielle, le syndicat a rappelé « qu’aucun journaliste ne peut être contraint d’accomplir un acte ou exprimer une opinion contraire à sa conviction ou sa conscience professionnelle ». Il a appelé à la création d’un « droit d’opposition collective » pour garantir l’indépendance des rédactions.

Par ailleurs, le SNJ s’est inquiété de la création par le ministère de la Culture d’un groupe de travail qui cherche à identifier les journalistes couvrant les manifestations. Le syndicat a annoncé qu’il déposerait un recours auprès du Conseil d’Etat, et saisirait les juridictions européennes, si le gouvernement persiste à entraver le travail des journalistes.

Après deux ans de crise sanitaire, peut-on cependant parler de « retour à la normale » pour la première organisation syndicale de la profession en termes de voix aux élections de la Commission de la Carte d’identité des journalistes professionnels (CCIPJ), organisme dont le renouvellement du collège des salariés est en cours jusqu’au 9 novembre ? Alors que le congrès rassemble normalement tous les adhérents qui désirent s’inscrire, il a fallu, cette année, s’adapter à une jauge de 120 participants, un tiers en moins que la normale. De plus, le traditionnel débat public sur un thème d’actualité n’a pas pu avoir lieu. Trop difficile à planifier sans connaître l’évolution de la pandémie à l’avance ! Ce n’est que partie remise peut-on espérer pour le prochain congrès national annuel dont on ne connaît pas encore la localisation.

La section Alsace du SNJ

© Shafi et Sofia, journalistes afghans réfugiés en France avec Emmanuel Poupard, secrétaire général du SNJ, lors de la conférence de presse.

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