Il me semble que nous avons besoin de nous émerveiller. De ralentir et prendre le temps pour cela. Peut-être aussi qu’il nous faut apprendre à voir le merveilleux … dans ce qui ne l’est plus ? Quelles merveilles ? Notre Terre-mère veille, et chacun·e peut décider de lui accorder un regard – ou pas. Pour les un·e·s ce sera un coucher de soleil et les couleurs chatoyantes sur un bras de l’Ill, pour d’autres ce sera ce même soleil en pleine montagne ou dans le désert, ou le regard d’un·e enfant sur son petit frère ou sa petite sœur, ou le sourire de mon voisin dans ce train qui me ramène à la maison ce soir après ma journée de travail. Où est le beau aujourd’hui ? Voilà une question que nous pourrions nous inviter mutuellement à nous poser plus régulièrement.

Un peu dans la continuité des 3 kifs par jour que nous conseillait Madame Florence Servan-Schreiber en 2014, en acceptant que nous sommes en 2023 et qu’il y a lieu d’y mettre davantage de considération pour ce qui ne nous appartient pas, nous dépasse, et donc peut-être aussi avec une plus grande dose d’humilité. Le COVID est passé par là, tout de même…

Et certes j’entends qu’il est plus facile d’essayer de voir le beau quand la santé va bien, que les estomacs sont plein et que nous avons un toit au-dessus de la tête. D’ailleurs rien que la combinaison de ces trois facteurs représente pour certain·e·s une merveille en soi. Alors finalement, juste cela est déjà beau, n’est-ce pas ? Et quand cela se reproduit à peu près quotidiennement, n’aurions-nous pas lieu de nous en émerveiller ?

L’idée n’est pas de prôner la positive attitude à tout prix : nous avons aussi besoin – et le droit – d’exprimer nos émotions, y compris celles qui ne sont pas nécessairement agréables – ni bien perçues socialement. Et chacun·e a le droit de ne pas être au meilleur de sa forme tous les jours. Pour autant, nous gardons la possibilité de choisir et décider de voir le beau dans la plupart de nos journées et des événements que nous traversons. S’entraîner à le faire nourrit une spirale de joie qui rayonne bien au-delà de notre seule personne. Alors : essayons, cela ne coûte pas grand-chose !

« N’aie jamais de regrets. Si c’est bien, c’est merveilleux. Sinon, c’est une expérience » Victoria Holt

Mylène Thil
Directrice du Campus de Strasbourg EFAP Brassart
m.thil@groupe-edh.com

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