J’en ai eu de toutes les sortes. Des grands, des petits. Des beaux, des laids. Des durs, des mous. De toutes les couleurs. Tous vierges. Des encollés, des agrafés et des spiralés. Des lignés, des quadrillés, des tout blanc. Des recyclés, tous bien-pensants. Tous siglés. J’en ai plein mon tote bag, ma besace branchée.

Exit les gadgets. Plus un pin’s, plus un mug. Plus une mignonette ni même un décapsuleur ou un sous-bock. Fini les boules à neige, les tapis de souris, les bouchons de champagne.

Rien que des cahiers, des petits papiers, des carnets, des bloc-notes. Des feuilles et des feuilles, fixes ou détachables. Du papier en veux-tu en voilà. N’en veux-tu pas, en voilà quand même ! Un cadeau sérieux, pseudo utile et moraliste, qui a remplacé le gadget publicitaire débile à l’inutilité assumée. Même la petite promo est devenue lourdingue et sinistre. Tout cela manque de joie et de panache.

Et pendant ce temps, nos imprimeurs rationnent le papier, les journaux réduisent leur pagination, les éditeurs leurs tirages et les parcmètres ne délivrent plus de tickets.

Des carnets, nous en avons tous reçu des dizaines et des dizaines cette année, alors qu’un seul aurait suffi. Celui vraiment utile et très très beau aux pimpantes couleurs de mon entreprise. Celui que j’ai largement offert.

 

Mathilde Reumaux
Directrice des éditions La Nuée Bleue
mathilde.reumaux@editions-quotidien.fr

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