A l’heure de l’apogée du snack-content et de la production automatisée de contenus, les entreprises et les collectivités territoriales pourraient légitimement s’interroger sur l’utilité de prendre la parole de peur de voir celle-ci se diluer dans l’océan de l’info-sphère.
Contrairement aux aprioris, il n’a jamais été aussi nécessaire de faire connaître qui l’on est pour se prémunir d’une prise de parole non-maitrisée mais surtout pour bénéficier des opportunités de contacts directs offertes par le digital.

Nos sociétés n’ont jamais été aussi marquées par le besoin de communiquer, quelque soit la taille de son organisation. Ne pas se présenter sur la toile revient, pour certains, à un crime de lèse-majesté :

  • Dans son livre Politique, Aristote disait que l’Homme est un « animal social ». Cette nature sociale a changé au fil des siècles, surtout avec les nouvelles technologies. Aujourd’hui, on peut dire que l’Homme du XXIe siècle est un « animal de la communication ». Ne pas prendre la parole peut devenir suspicieux ;
  • De même le fonctionnement général de l’économie a muté : passant du dytique « Le temps, c’est de l’argent » au triptyque « Le temps apporte de la donnée, la donnée rapporte de l’argent ». Or communiquer dans le monde digital : c’est accumuler des données ;
  • Enfin, ne pas avoir d’existence numérique aujourd’hui peut donner source à interprétation ou contestation quant à l’existence même de son entité. Poussée par l’apport de l’open data, l’e-réputation devient un élément de fiabilité : votre image numérique, par la redondance des messages, traduit qui vous êtes.

Cependant, prendre la parole dans le monde digital n’est pas qu’une réponse à un besoin d’existence, c’est surtout saisir l’opportunité de toucher et convaincre directement ses cibles. En effet, dans un monde empreint de l’économie de la transformation, le citoyen ou le client, qui souhaite interagir avec des organisations qui lui permettront de rendre le monde meilleur, y recherche ses sources d’inspiration.

Conscientes de cet environnement, certaines organisations ont bien compris l’usage qui pouvait être fait des nouvelles technologies ; véritables démultiplicateurs de leurs forces :

  • Ainsi, en avril 2023, plus de 20 millions de personnes ont été atteintes par la campagne « Nantes, là où tout commence» à travers divers canaux numériques. Les contenus de la campagne ont généré plus de 2 millions d’interactions (likes, partages, commentaires) sur les réseaux sociaux. Le site dédié a enregistré une augmentation de 150% du nombre de visiteurs uniques par rapport à la période précédant la campagne. Au bilan, les réservations touristiques à Nantes ont alors connu une augmentation de 25%[1]​;
  • La campagne « Le sexe, en vrai » menée par Durex a également connu un succès notable en 2022. L’objectif était de déconstruire les clichés sur la sexualité et de promouvoir l’utilisation du préservatif parmi les jeunes de 15 à 21 ans. Au bilan, la campagne a obtenu 14 millions de vues (réseaux sociaux et plateforme YouTube), plus de 30 000 interactions avec ses publications et plus de 10 000 réponses au questionnaire (diffusé sur Instagram) concernant les pratiques et les perceptions sexuelles des jeunes​[2].

Ces chiffres montrent l’efficacité de ces stratégies digitales en termes de capacité à mobiliser et engager une large audience en ligne. Un défi à la portée de toutes les organisations aujourd’hui.

[1] Données recueillies sur le site Mediapilote ;

[2] La Réclame ;

Aurélien Weisrock
Co-dirigeant Agence Dagré
Vice président Club de la presse Strasbourg Europe
aurelien.weisrock@dagre.fr

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