Mardi 18 avril – 18h30 Brasserie Le Tigre

Une soirée avec Raphaël Glucksmann, essayiste et député européen
La grande confrontation, Allary Éditions

Animée par Olivier Mirguet, La Tribune

 

 

Avec la participation de

Oleksandra Marchenko
Lecture du poème Contra Spem Spero de Lessia Oukraïnka (texte traduit ci-dessous)

Svitlana Kundys
Chants ukrainiens

Karam Al Zouhir
Violon alto

Soirée organisée dans le cadre des Détours des Bibliothèques idéales
Co-organisée avec la librairie Kléber et le Club de la presse Strasbourg Europe
Merci à Geoffroy Lebold, Brasserie Le Tigre pour son accueil.

 

Contra spem spero de Lessia Oukraïnka

Fuyez au loin, oh mes pensées, lourdes nuées d’automne
Car voici revenu le printemps lumineux
Pourquoi faut-il donc que mes jeunes années
S’écoulent dans la peine et l’écho des sanglots ?

Non, à travers les larmes, je garde le sourire
Et je chante au milieu des malheurs,
Sans espoir, je veux espérer quand même,
Je veux vivre : fuyez, pensées qui m’accablez !

Sur notre terre si dure et si aride,
Je m’en irai, semant des fleurs brillantes,
Dans la neige glacée je planterai des fleurs
Et les arroserai de mes larmes amères.

Et l’écorce puissante des glaces
Fondra sous mes pleurs brûlants,
Pour moi alors des fleurs pourront éclore,
M’annonçant enfin un heureux printemps.

Sur la pente abrupte de la montagne,
Comme on porte la croix, je porterai ma pierre,
Et m’élevant avec la charge énorme
J’entonnerai quand même un chant de joie.

Dans la nuit infinie et sombre,
Mes paupières jamais ne s’abaisseront,
Et mes yeux guetteront l’étoile des rois mages
Qui domine les nuits de son brillant éclat.

Oui, à travers les larmes, je garde le sourire
Et je chante au milieu des malheurs,
Sans espoir, je vais espérer quand même,
Je vais vivre : adieu, pensées qui m’accablaient !

Lessia Oukraïnka (trad. Kaléna Houzar-Uhryn).

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