C’est au siège de la chaîne d’information européenne Arte, au cœur du quartier européen à Strasbourg, que nous rencontrons Guillaume Arlen

Formation

Né en Alsace d’une mère allemande et d’un père français, Guillaume Arlen grandit dans un environnement bilingue, naturellement européen. Il entame des études de droit à Strasbourg. A Berlin, lors de son Erasmus, il découvre une autre approche de l’enseignement : plus accessible, plus incarnée. Puis vient le virage décisif : une école de journalisme à Toulouse. L’écriture et la rencontre prennent le pas sur les codes civils.

Il fait ses premières armes comme pigiste sportif aux Dernières Nouvelles d’Alsace, puis des stages à Paris dans des sociétés de production et chaînes d’info. Il s’envole aussi à New York, où il couvre pendant huit mois l’ONU. À son retour, il multiplie les piges à RTL, avant de rejoindre la rédaction d’Arte à Strasbourg en 2013 en tant que chef d’édition, prenant rapidement des responsabilités de coordination et de programmation.

Diversification

En 2020, pendant le confinement, il co-réalise un audioblog sur l’art contemporain à Strasbourg. Et prend la décision de rejoindre l’Université de Strasbourg pour piloter le projet EPICUR, l’alliance européenne des universités visant à créer des parcours d’apprentissage partagés. Une aventure de quatre ans, au cœur de l’innovation académique européenne.

En 2024, retour à Arte au poste de coordinateur de l’offre d’information européenne. « Je voulais partir à l’étranger. Finalement, j’ai compris que découvrir un autre monde, ça peut aussi se faire depuis ici, en changeant de perspective. »

Pluralité et exigence

L’offre d’information européenne est un projet ambitieux de la chaîne. Un dispositif cofinancé par l’Union européenne qui compte deux volets :
– une actualité quotidienne en collaboration avec des partenaires médias européens,
– un format de reportage long, incarné, qui va chercher des récits singuliers – souvent ignorés des grands flux médiatiques.

Chaque semaine, un format de 10 minutes est produit, sous-titré en dix langues, proposé en quatre versions. Un défi éditorial et logistique, mais surtout, une manière de relier les Européens entre eux à travers des histoires partagées. (voir notre article ARTE EUROPE L’HEBDO)

« L’idée, c’est d’aller au-delà du sensationnel. Ce qui nous lie, ce ne sont pas seulement les sommets et les sanctions. Ce sont les récits. »

Modernité

Sur les réseaux sociaux, Guillaume Arlen pilote une stratégie souple et rigoureuse : une charte graphique claire, des formats adaptés à l’audience, une lutte permanente contre la désinformation. L’intelligence artificielle est utilisée pour la transcription ou la production de contenu, mais pas pour la rédaction : « Il faut préserver l’intention humaine, la nuance. »

Ce qu’il déplore ? La frilosité de certaines rédactions à se renouveler. « L’info reste souvent figée. Or, le public change. Il faut éduquer, adapter, créer du mouvement. » Pour lui, raconter l’Europe aujourd’hui, c’est aussi inventer de nouvelles formes narratives, moins anxiogènes, plus interactives.

Guillaume Arlen incarne cette nouvelle génération de journalistes, à l’aise entre coordination de projets et quête de récits. Dans une Europe désenchantée, il cultive l’envie de transmettre le réel pour le rendre plus compréhensible.

 

« S’il était… »

Une chaine d’info: BIRN (Balkan Investigate Regional Network)

Un pays européen: Le Royaume Uni… (et sinon dans l’UE : l’Irlande)

Une oeuvre culturelle européenne: la performance du chanteur estonien Tommy Cash à l’Eurovision

Une cause à défendre: le droit à l’éducation

 

 

 

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